Tout a commencé en Italie du Sud.
Plus exactement dans les Pouilles, la plus grande oliveraie d’Europe avec quelques 60 millions d’arbres et qui connait depuis quelques années une perte terrible de ses oliviers avec une bactérie tueuse : la xylella fastidiosa .
Cette bactérie attaque le haut des branches et se propage rapidement jusqu’au desséchement complet de l’arbre. La xylella fastidiosa provoque le dépérissement des oliviers, mais aussi de quelque deux cents espèces végétales, comme le lierre et le laurier rose, en se transmettant par l’intermédiaire d’insectes piqueurs-suceurs, tels que la cicadelle.
Ainsi même les oliviers millénaires que rien, jamais, ne perturba sont touchés.
Cet insecte porteur de la bactérie ne peuvent généralement voler que sur de courtes distances allant jusqu’à 100 mètres, indique l’Autorité européenne de sécurité des aliments, l’EFSA. Pourtant les ravages ont déjà été constatés sur des kilomètres.
Mais le plus grave est sans doute le sentiment d’impuissance des laboratoires qui analysent cette bactérie qui menace tout le bassin méditerranéen car, pour l’heure, aucun traitement pour la bloquer n’a été trouvé. Il n’est donc pas question d’éradiquer la bactérie mais d’essayer de contenir sa progression au maximum car le sud de la France et la Corse sont déjà très inquiets pour leurs plantations.
La seule solution à mettre en place rapidement pour contenir la progression de la xylella fastidiosa est un cordon phytosanitaire de près de 15 kilomètres de large sur 50 de long et qui couperait la région des Pouilles en 2. Une zone d’éradication donc, d’arrachage aux tronçonneuses et aux bulldozers qui détruit des milliers d’oliviers, ressource principale de la région. Quelque 30.000 hectares d’oliveraies ont déjà été détruits dans cette région. C’est actuellement la seule solution pour ne pas contaminer tout le bassin méditerranéen.
L’alerte a été lancée il y a quelques années par des oléiculteurs soutenus par la coalition nationaliste Femu a Corsica (Faisons la Corse) et informés des ravages de la bactérie dans les Pouilles. Dépassé par la propagation de la bactérie, « le gouvernement italien, qui vient de classer la zone en ‘catastrophe naturelle’ en appelle à Bruxelles pour mettre en oeuvre des moyens appropriés », indique le Collectif.
Mais si tous ces oliviers sont abattus, que restera-t-il dans le sud de l’Italie ? Il y a fort à parier que cette huile d’olive réputée dans le monde entier n’existera plus d’ici quelques années.
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